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21 août 2015

Edouard Athénosy, peintre de l'école d'Avignon à Carpentras

Jusqu'au 30 septembre 2015, le musée Comtadin Duplessis propose une exposition des oeuvres du peintre Édouard Athénosy :


Sur le site de la ville de Carpentras
 A voir encore à Cavaillon en 2016 (voir commentaires)
Edouard Athénosy – centenaire d'un artiste oublié
Chapelle du Grand Couvent – Grand'Rue 
5 mars au 9 avril 2016 
 
Edouard Athénosy 1859 – 1934
Né à Saumane de Vaucluse ; fils d'un instituteur, Émile Édouard Ahténosy après des études à Orange, entre à la Préfecture de Vaucluse où il fait toute sa carrière. Parallèlement il suit les cours de l'école municipale des beaux-arts d'Avignon où il suit les cours de Pierre Grivolas qui incite ses élèves à peindre en extérieur. Parmi ses amis, Marius Breuil dont il partagera les goûts et l'inspiration pour les paysages du Vaucluse.
Considéré comme un peintre du dimanche, sans que ce soit péjoratif, sa carrière administrative le met à l'abri de la nécessité de vendre ses œuvres et préserve sa liberté de création. Il développe donc un style personnel, sur de petits formats adaptés au plein air : une peinture d'une rare fraîcheur, un trait fin et précis. 

Merci à la bibliothèque Inguimbertine pour cette exposition qui permet de découvrir cette œuvre si originale. J'avais déjà beaucoup apprécié celle de Marius Breuil, que j'avais aussi découverte à Carpentras, dans la chapelle du Collège, mais je crois bien que les couleurs à la fois vives et pourtant nuancées et tout sauf criardes d'Athénosy, m'ont encore plus séduite que celles, plus sourdes, de Breuil. Les paysages, eux, se ressemblent dans les deux œuvres, car les deux peintres ont sillonné les mêmes endroits, et ont su tous les deux restituer la lumière, la douceur de ces paysages.

PS : j'ai pu aussi tester la toute nouvelle liaison ferroviaire entre Avignon et Carpentras,  je regrette bien qu'elle n'ai pas existé avant mon départ... Une bonne raison pour les Avignonnais de ne pas bouder cette exposition très bien faite, elle propose en plus des œuvres de voir le matériel de l'artiste et d'aborder sa manière de travailler. 

4 août 2014

Comme dans un tableau de Jongkind... ou presque !

Johan-Barthold Jongkind (1819-1891)Vue d'une place d'Avignon, avec une droguerie1880Aquarelle, crayon noir sur aquarelle, gouache blanche H. 27 ; L. 37,1 cm - Paris, musée d'Orsay, conservé au département des Arts Graphiques du musée du Louvre Legs du comte Isaac de Camondo, 1911© RMN-Grand Palais (Musée d'Orsay) / Thierry Le Mage

Ce dernier tableau a fait l'objet d'un commentaire sur le blog de Tilia, Echos de mon grenier, ICI, dans un article consacré à la  maison de Monet à Giverny. Une copie de cette toile est accrochée dans la chambre de Monet. Un souvenir d'Avignon dont étaient originaires les aïeux de Monet ? Ou bien Monet et Jongkind se sont-ils connus comme le suggère l'autre article de Tilia ; Jongkind et Avignon, ICI   ?

Aujourd'hui Jongkind peindrait-il le même tableau ? 
 On pourrait presque s'y tromper, sauf que :

lorsqu'on tente de cadrer comme le peintre, bien des obstacles se sont interposés, sans oublier :

On peut toujours essayer de changer d'angle de prise de vue, rien n'y fait, l'espace public est toujours occupé par divers signes de la modernité. Mais on le sait, le peintre peut toujours se réserver la possibilité de les gommer de sa toile. Tilia dans son commentaire ci-dessous avance une autre raison pour que le peintre aujourd'hui renonce à peindre cet endroit là de la ville, mes photos ne peuvent que lui donner raison.

Michel Benoit avait déjà proposé en 2012 un parallèle entre les tableaux de Jongkind et la réalité d'aujourd'hui,avec 130 ans d'écart :

3 août 2012

Vue d'Avignon dans un tableau représentant Saint Agricol



Dans ce tableau daté de 1815, on aperçoit la ville en arrière plan, Notre-Dame des Doms sans la Vierge monumentale, le Palais des Papes sans les crénelages...
Au premier plan une cigogne : comme le veut la légende Saint Agricol, évêque de la ville au VIIe siècle, en chassa les cigognes à cause des serpents morts qu'elles avaient apportés avec elles et qui l'empestaient. Cette légende est expliquée devant le tableau.

27 mai 2012

Bête féroce


Cette bête monstrueuse se cache quelque part dans Avignon, un indice, elle figure dans un tableau de Nicolas Mignard. 
La réponse : il s'agit du dragon qui accompagne Sainte Marguerite dans l'iconographie, et le tableau se trouve dans l'église Saint Pierre, il représente Sainte Barbe et Sainte Marguerite adorant le  Saint Sacrement.

4 septembre 2011

Annonciation de Saint Agricol

Le tympan de l'église Saint Agricol nous propose une Annonciation, gothique par sa facture, mais très picturale de par sa composition :


C'est en effet la peinture qui fait décor pour des sculptures traitées de manière individuelle se détachant sur ce fond. Là où la statuaire médiévale englobait toujours les personnages, le sculpteur du XVème  siècle est tiraillé ici entre les influences gothiques, et principalement les statues de Gabriel et de la Vierge,




encore plus marquées pour la figure de Dieu entouré d'anges,




et la liberté de composition peut être influencée par la Renaissance Italienne (*)

Ce groupe est attribué à Ferrier Bernard, et il est daté de 1488 -1489.

(*) Pour comparaison, l'un des grands précurseurs du Quattrocento, Donatello a sculpté une Annonciation pour l'église Santa Croce  de Florence, en 1435 


u
Base du Ministère de la Culture


Ce thème est présent dans la statuaire romane (principalement sur des chapiteaux) et dans le premier style gothique à Chartes ou Reims, notamment dans les groupes de statues colonnes des portails consacrés à la Vierge,


La sculpture se libère peu à peu de l'architecture pendant toute la période gothique.  On peut chercher d'autres éléments de comparaison dans la peinture,


Annonciation peinte par Fra Angélico en 1435  (Musée du Prado). La scène est intégrée à une architecture, mais surtout elle a une réelle unité, tout comme celle de Donatello, de par la composition et le jeu des lignes et de leur recoupement. 
Les lignes de la composition de Saint Agricol suivent celle des voussures, et donc une dynamique extérieure à la scène. Tout comme celles de Chartres  et de Reims. 
Il s'agit d'une ébauche de discussion, car ce thème a été très souvent traité et parfois de manière très libre, il serait donc possible d'en débattre sur des pages et des pages.
Une publication qui fait suite à l'article sur les dynasties d'artistes à Avignon, voir les commentaires de l'article ICI.
Tilia a consacré trois articles à ce thème ICI



11 juin 2010

Jean Péru - Les dynasties d'artistes des XVIIe et XVIIIe siècles

Jean Péru (1650 - 1729),  que j'ai choisi parmi les nombreux artistes concernés, pour ses sculptures,

ici le trumeau de l'église Saint Pierre, sculpture qui lui est attribuée et qui est bien dans son style

était de fils de Michel Péru, vosgien d'origine et qui est venu s'installer à Avignon. Il avait un frère, Pierre, et a eu un fils, Jean-Baptiste Ier, car lui-même a donné naissance à Jean-Baptiste II. Tous furent sculpteurs et architectes.
Jean est le plus connu car on lui doit notamment le monument à Benezet, conçu au départ pour l'église des Célestins, et dont il reste les statues de Marthe et de Madeleine de Notre Dame des Doms. Il sculpta aussi le décor de la tribune de la cathédrale, tribune baroque qui est contestée pour rompre l'harmonie de la seule église romane de l'intra-muros. 
Il a aussi dessiné les plans de plusieurs édifices, 
dont la continuation de la façade de l'hôpital Sainte Marthe, aujourd'hui université d'Avignon - en respectant les plans originels de Jean André Borde,
l'autel monumental de la chapelle du collège des jésuites, aujourd'hui musée lapidaire, dont il ne reste que le fronton,
la chapelle de la Vierge de l'église Saint Agricol, et les statues de Jean le Baptiste et d'Elisabeth,
la rampe en fer forgé de l'hôtel de Carichon, rue deTaulignan,
et rue de la bonneterie, les plans de plusieurs hôtels particuliers, dont celui de Raoulx
Il a travaillé aussi à la chapelle des pénitents noirs, rue de la Banasterie.

Mais j'aurais pu tout autant choisir Nicolas Mignard (1606 - 1668), son concurrent direct, à l'époque, plus célèbre et connu sous le surnom de Mignard d'Avignon, pour le distinguer de son frère Pierre, dit Mignard le Romain et de son fils Pierre II, dit le "chevalier Mignard", une grande dynastie de peintres.  Nicolas Mignard était né à Troyes et s'était établi à Avignon après avoir séjourné à Rome avec son frère, il a été rappelé par Louis XIV pour travailler aux Tuileries.  Il a décoré de nombreux hôtels particuliers, couvents et plusieurs de ses œuvres sont visibles au musée Calvet, dont cet auto-portrait, publié par Wikipédia :



Une autre de ces dynasties d'artistes connus sur Avignon est celle des Franque, dont le plus connu de cette lignée d'architectes est Jean-Baptiste (1683-1758) à qui l'on doit de nombreux édifices du XVIIIème siècle, qu'il a souvent réalisés en collaboration avec ses enfants, François II et Jean-Pierre. Parmi ceux-ci :
les hôtels de Villeneuve Martagnan (Musée Calvet), de Caumont (Collection Lambert), 
le portail central de la façade de l'hôpital Sainte-Marthe, 
mais aussi, la boucherie de la rue du Vieux Sextier.

Cette liste ne se veut pas exhaustive, à peine indicative.
La principale source utilisée, en plus de wikipédia, est bien entendu le très précieux "Évocation du vieil Avignon" de Joseph Girard.