Vue depuis la rue Migrenier,
avec les photographies d'Ange Esposito qui nous parlent de l'intérieur
L'état de délabrement ajouté au caractère carcéral encore bien présent, provoquent en moi, à chaque fois, un pincement au cœur, comme si la mémoire de tous ceux qui sont passés ici me parlait. Les voix, celles qui s'élevaient vers le Rocher des Doms et les familles qui tentaient de joindre un proche, ces voix, je ne les ai jamais entendues, car je n'habite ce quartier que depuis 2006 et la prison a déménagé pour le Pontet en 2003. Mais elles poissent encore les lieux et bientôt on leur fermera définitivement tout écho. Je ne parviens pas à imaginer ici un hôtel de luxe... Je ne peux pas imaginer non plus que ce patrimoine, je parle ici du patrimoine humain, disparaisse à jamais....
Et chaque fois que je regarde ces murs, j'entends la chanson d'Yves Duteil, "Les murs de la prison d'en face", et j'ai consacré deux articles à cette chanson sur mon autre blog "Encrer le Monde", avec, en second, une version avignonnaise, concoctée par Michel Benoit,
"Le mur de la prison d'en face, version avignonnaise" Le blog de Michel Benoit : avignon.midiblogs
12 commentaires:
Bonjour
Un hôtel de luxe, mais qu'est devenu Avignon ?
Et surtout, que va-t-il devenir ?
L'Homme a cette particularité exceptionnelle qui est de s'adapter à toute nouvelle situation.
C'est parfois difficile, souvent douloureux, mais il y arrive !
Comme le chantait Brel, " on s'habitue, c'est tout!"
Il y a probablement des gens du quartier qui ont eu du mal à s'habituer à la prison.
Et comment réagiront les futurs clients lorsqu'ils sauront que leur hôtel était un endroit où des hommes étaient emprisonnés là où ils sont venus pour se distraire ?
Avignon fait collection des hôtels de luxe -
Très beau billet Fardoise
Merci Brigitte, oui surtout dans le périmètre autour du Palais des Papes.
Nous nous habituerons, certes, surtout à moins de laideur, mais je crois aussi que le souvenir de la prison aura bien du mal à s'effacer.
Du rocher des doms, lorsque j'étais enfant, lors des sorties avec l'école,on parlait entre nous, on se faisait peur et on frissonnait de cette prison si proche.
Adolescente, lorsque l'on montait au même rocher avec des amis, je me souviens de cette vie "en bas", de ces appels.
Tu as bien raison, Fardoise. Pour ma part, le souvenir de l'hospice de vieillards a bien du mal à s'effacer devant l'hôtel St Louis.
On ne peut pas regretter la prison, mais les personnes âgées exclues du centre ville, c'est contestable.
Une prison fait toujours peur, et celle-ci, même vide, fait encore cet effet. Je pense qu'elles sont conçues pour ça et la plupart des gens ne connaissent rien à l'univers carcéral et ce n'est pas ce qu'on en montre qui peut rassurer.
L'hospice St Louis avait grand besoin de rénovation, d'après ce que j'en sais, car je ne l'ai pas connu. C'est encore différent, car, comme pour l'université qui fut l'hôpital, beaucoup l'on connu de l'intérieur et ont visité quelqu'un. Le souvenir est donc plus fort, chargé d'émotion.
Dans tous les cas, on gomme le souvenir de ce que furent ces bâtiments, sauf l'université peut-être, avec notamment les ex-votos sur la façade, la pharmacie et toutes les études menées par les historiens.
Et voila, j'avais oublié que l'université avait été un hôpital ! Et pourtant je m'y étais rendue, ce petit mot me rafraichit la mémoire. Ma petite balade sur votre blog me fait le plus grand bien :-)
A défaut de pouvoir interroger ma mémoire, j'interroge celle des autres :-)
Ces habitués des hôtels de luxe ne sont-ils pas eux-mêmes des emprisonnés, privés de toute prise sur le monde réel? Ils ne seront pas dépaysés. Ils démanderons les barbelés pour se protéger...
Pathétiques sont vos messages et vos souvenirs.
Je suis d'humeur pathétique en ce moment !
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