25 février 2010

Urbanisme : juxtaposer les siècles


L'hôpital Sainte-Marthe construit au XIVème siècle par Bernard de Rascas, a été reconverti en 1997 après le départ dans le nouveau centre hospitalier Henri Duffaut, pour devenir l'université d'Avignon qui a ainsi pu regrouper des locaux dispersés jusque là dans la ville.
Le bâtiment de Sainte Marthe a été reconstruit à partir du XVIIème siècle, par étapes. Les plans de la façade de 175 mètres de long,  sont l'œuvre de Jean André Borde, décédé avant le début des travaux, et ils ont été poursuivis par Delbène, puis par Jean Péru et Jean-Baptiste Franque, pour être achevée en 1746 par François II Franque.


Juin 2007 : la façade vue de la rue Pasteur, avec à droite les platanes atteints par la maladie du chancre coloré. Quatre arbres ont déjà été abattus, mais les souches sont restées en place, ce qui a permis à la maladie de se propager aux autres.


Décembre 2007 : côté Boulevard Limbert, lors de la plantation des nouveaux arbres.


Février 2010 : les nouveaux arbres ont déjà un peu poussé. Mais surtout, un ensemble immobilier a été construit en face, route de Lyon et Boulevard Limbert, juste en face de deux monuments classés, l'université des XVII et XVIIIème siècles (*) et le rempart du XIVe siècle, on aperçoit une partie cette construction à droite.
Qu'il ait été nécessaire de construire des logements, y compris une résidence pour les étudiants, n'est pas en cause, mais le style choisi, qui fait plutôt penser à des chalets de montagne qui auraient  poussé
un peu trop vite, est lui,  vraiment contestable. On peut trouver cela esthétique, je le concède, mais où est-il le temps où les plans d'urbanisme prévoyaient de respecter une harmonie dans un quartier ?

(*) Il reste peu de choses des bâtiments du XIVème siècle .
J'ai trouvé dans Wikipédia une photo avec les anciens platanes, juste pour que l'on puisse juger de l'effet de grandiose qu'ils apportaient :

17 commentaires:

Brigetoun a dit…

j'avoue qu'ils sont laids, et surtout à mi-chemin entre copie d'ancien et modernité, mais je préfère une franche contemporanité à condition qu'elle ait du style à du pastiche genre Balance
Ceci dit cela relève des architectes des monuments historiques (dont les choix me laissent perplexe ici)

Nathalie H.D. a dit…

La maladie des platanes se transmettant par l'eau nourrissant les racines, il eut été intelligent en effet d'enlever les souches des arbres abattus. Mais peut-être était-ce déja trop tard ? En tout cas je souhaite longue vie aux arbres nouvellement plantés. Mais sais-tu quelle sorte d'arbres c'est ?


Je n'étais pas passée à la fac depuis que la résidence d'en face a monté suffisamment pour qu'on la voie passer au dessus du mur. C'est moche.

Anonyme a dit…

Certes le batiment peut "jurer" pour certains, mais il faut savoir que compte tenu de la distance qui se trouve entre les batiments de la fac et aussi des remparts, toute construction doit recevoir l'aval de l'architecte des monuments historiques. Je ne pense pas que la construction en question y ait échappé. Néanmoins s'est bien connu, les goûts et les couleurs....

hrms

jeandler a dit…

Magnifique!
Quand je pense que j'ai passé toute mon existence à Jussieu, à Paris! En ayant eu cependant le temps de goûter à la Sorbonne.un peu de baume.

La confrontation entre l'ancien et le nouveau peut-être intéressante. Tout le monde n'a pas le génie de Pei.

Fardoise a dit…

Pour répondre un peu à tous ces commentaires :
non Nathalie je ne sais pas quel type d'arbre a été replanté, je sais seulement que ce ne sont pas des platanes.
Pour pouvoir juger d'une confrontation réussi entre le contemporain et l'ancien il suffit de regarder les deux bâtiments ajoutés dans l'université même, la bibliothèque et celui des sports.
Je ne sais pas du tout s'il y a eu aval en ce qui concerne la nouvelle résidence, ce serait intéressant de le savoir. En fait, on peut discuter de l'esthétique de la construction avec des pour et des contre, mais c'est surtout la couleur qui jure.

Fardoise a dit…

Pour répondre à Brigitte, je suis d'accord en ce qui concerne le pastiche, cela peut être réussi, dans le cas de la Balance cela manque de style surtout. Il vaut mieux opter pour une réponse contemporaine comme dans le cas de la bibliothèque universitaire, œuvre d'un véritable architecte, à savoir jean-Pierre Buffi, l'escalier central, miroir de celui de Jean-André Borde, est particulièrement réussi. L'idée aussi d'un bâtiment tout de verre où la façade classique se reflète est aussi une grande trouvaille.

Michel Benoit a dit…

Je n'avais pas vu sous cet angle : effectivement très laid !

Les arbres sont des tilleuls !

yvelinoise a dit…

Comme Nathalie je trouve moche cette résidence avec la partie supérieure couleur brique, si près des remparts ça jure un max !

Pour les bâtiments modernes de l'Université, tout en verre, oui c'est joli, mais à notre époque c'est une ineptie !
Déjà que les été sont souvent torrides dans le Midi, avec le réchauffement climatique si les locaux derrière les vitres ne sont pas climatisés à fond les manettes, ça doit tourner vite fait façon autocuiseur !

Les climatiseurs sont de gros consommateurs d’énergie et, même si les produits qui dégagent des gaz à effet de serre sont moins employés qu'auparavant, la climatisation contribue toujours à augmenter la taille du trou dans la couche d'ozone. Et surtout, par sa demande en électricité, elle appelle la construction de nouvelles centrales nucléaires.

Dans mon secteur il y a beaucoup de tours tout en verre, à La Défense notamment ça pousse à jet continu ! C'est la mode et esthétiquement, on ne peut pas dire le contraire, ça flatte l'oeil.

Fardoise a dit…

Je ne l'avais encore jamais vu non plus sous cet angle et c'est bien cela qui m'a choquée d'avantage, et encore, je n'en montre qu'une toute petite partie.
Yvelinoise, pour avoir travaillé à l'université je peux te dire que les bâtiments modernes ne sont pas plus chaud l'été, la clim ? Je ne sais pas. Celui du SUAPS est noir, quant à celui de la bibliothèque il est aménagé de multiples décrochements en terrasses qui apportent des zones d'ombre.
Je travaillais dans l'ancien bâtiment, mais tout en haut et l'été c'était à tomber, sans la clim, c'était tout simplement impossible de tenir.

jeandler a dit…

Des tilleuls pour mettre un peu de baume aux coeurs...

Fardoise a dit…

Des tilleuls pourquoi pas, je ne me suis pas encore renseignée,
Pour les autres commentaires, pas de problème...

transmissiondedonnées a dit…

Ce sont des tilleuls hybrides argentés. il y aussi des cerisiers du Japon et des glycines pour fleurir aux différents cycles des saisons.

Lou Ravi a dit…

Bonjour, je crois que c'est sur votre blog que je disais il y a qq semaines, ma colère devant ce nouvel ensemble, laid, lourd, compact. Cette ville crève à coup de spéculations à courte vue, de combines et de non-sens. Il fallait ici faire place nette ou réaliser quelque immeuble contemporain mais pas cette horreur trop haute et biscornue. J'attends toujours les protestations de nos "opposants" à MJR à ce sujet. Silence radio. Je crois que les arbres sont des tilleuls. Et dire que cela risque de continuer puisque tout le pâté de maisons jusqu'au cimetière va être "réhabilité". Je connais bien Ste Marthe, depuis que je suis tout petit. J'y suis né !

Fardoise a dit…

Merci pour les précisions sur les arbres, les floraisons seront une nouvelle occasion de venir photographier ce bel ensemble, en évitant ce qu'il y a derrière.
Pour répondre à Lou Ravi, le tout ce pâté de maisons avait bien besoin d'une réhabilitation, mais en effet on peut craindre ce que l'on peut en faire. J'ai souvent l'impression que l'on ne considère jamais l'habitat en termes d'esthétique, on parle normes de construction, écologie... mais jamais, jamais d'esthétique, alors que c'est aussi primordial que le confort. Il y a des pays, dont des frontaliers, où on accorde plus d'importance à son environnement.

Michel Benoit a dit…

Le petit pavillon où je suis né, et dans lequel tu as dû naître aussi, Lou Ravi, à Ste-Marthe, a été sacrifié aux besoins de l'Université.

Quant aux arbres, je ne crois pas que ce soient des tilleuls : j'en suis sûr !

Fardoise a dit…

C'est bien les tilleuls, car en plus c'est odorant.

Léo Ferré a dit…

On n'est pas sérieux, quand on a dix-sept ans.
Un beau soir, foin des bocks et de la limonade,
Des cafés tapageurs aux lustres éclatants !
On va sous les tilleuls verts de la promenade.

Les tilleuls sentent bon dans les bons soirs de juin !
L'air est parfois si doux, qu'on ferme la paupière ;
Le vent chargé de bruits - la ville n'est pas loin -
A des parfums de vigne et des parfums de bière...

Voilà qu'on aperçoit un tout petit chiffon
D'azur sombre, encadré d'une petite branche,
Piqué d'une mauvaise étoile, qui se fond
Avec de doux frissons, petite et toute blanche...

Nuit de juin ! Dix-sept ans ! On se laisse griser.
La sève est du champagne et vous monte à la tête...
On divague ; on se sent aux lèvres un baiser
Qui palpite là, comme une petite bête...

Le coeur fou robinsonne à travers les romans,
Lorsque, dans la clarté d'un pâle réverbère,
Passe une demoiselle aux petits airs charmants,
Sous l'ombre du faux col effrayant de son père...

Et, comme elle vous trouve immensément naïf,
Tout en faisant trotter ses petites bottines,
Elle se tourne, alerte et d'un mouvement vif...
Sur vos lèvres alors meurent les cavatines...

Vous êtes amoureux. Loué jusqu'au mois d'août.
Vous êtes amoureux. Vos sonnets La font rire.
Tous vos amis s'en vont, vous êtes mauvais goût.
Puis l'adorée, un soir, a daigné vous écrire !...

Ce soir-là vous rentrez aux cafés éclatants,
Vous demandez des bocks ou de la limonade...
On n'est pas sérieux, quand on a dix-sept ans
Et qu'on a des tilleuls verts sur la promenade.