La Ville d'Avignon a lancé un appel à projets international pour réhabiliter le vaste ensemble immobilier de l'ancienne prison Sainte Anne.
Cinq ont été retenus. Ils font l'objet d'une exposition à la Méditathèque Ceccano, et sont en ligne sur le site de la Mairie :
Depuis le Rocher des Doms en 2007 |
Les impératifs fixés par l'appel à projets :
"Ce projet comprend plusieurs éléments en cohérence entre eux et avec le quartier : des logements intergénérationnels destinés à la fois à des personnes âgées et à des étudiants, intégrant des espaces communs et de services de proximité ; des logements pour répondre à une demande peu satisfaite sur le centre-ville d’Avignon, notamment en grands logements pour des familles ; une friche artistique et culturelle d’une surface d’environ 700 m2 destinée à accueillir de jeunes artistes, plasticiens, artisans d’art en recherche d’ateliers ; un éventuel espace de co-working ; en rez-de-chaussée, des actions commerciales de proximité, de galerie d’art et de restauration ; une offre de stationnement."
Vous verrez comment les projets y répondent très diversement, et comment ils se proposent de modifier l'architecture du lieu, et tout d'abord pour l'ouvrir.
Présentation du projet retenu, début octobre.
en 2011 : il reste des photographies d'Ange Esposito |
Ces projets m'interpellent. J'ai beaucoup écrit sur la prison, ma voisine lorsque j'habitais Avignon, et que j'ai suivie au cours des années, beaucoup photographiée de l'extérieur Diaporama, puis à l'intérieur avec le plasticien Jean Michel Pancin Diaporama. Cette visite de l'intérieur m'avait beaucoup marquée car je l'ai vue telle qu'elle était, ravagée par des années inoccupation, juste avant que la Fondation Lambert y fasse des travaux pour y installer l'exposition
"La Disparition des Lucioles".
"La Disparition des Lucioles".
2014 La prison transformée en musée éphémère par la Fondation Lambert |
Une réhabilitation, je l'espère, chassera les images de ce passé carcéral qui poisse toujours le lieu. Pour moi, je sais qu'il ne l'effacera jamais. Si l'architecture est assez audacieuse tout en restant respectueuse, alors un autre espace de vie sera possible.
2003 - 2016 : le vide mais pas l'inintérêt
- En 2009, la prison vendue par les Domaines, et rachetée par la Ville d'Avignon fait l'objet d'un projet d'hôtel de luxe - voir ICI - projet qui s'avèrera irréalisable.
- Plusieurs tournages y ont eu lieu, j'ai noté celui de 2014 L'intérieur a été photographié par les Archives Départementales, mais aussi par des photographes, comme Ange Esposito qui avait dressé un état des lieux tels qu'ils étaient après le départ de la prison - exposition sur le mur extérieur - voir ICI ;
Jean- Michel Pancin a photographié l'intérieur, mais aussi sauvegardé les fresques et les graffitis des prisonniers - voir ICI ;
En 2013 Geneviève Gleize expose ses photographies au Grenier à Sel - voir ICI;
et d'autres encore qui ont publié des ouvrages ou exposé leurs clichés ailleurs qu'à Avignon. - Sans parler de, comment qualifier cela, la logorrhée photographique et verbale qu'à provoqué l'exposition "la Disparition des Lucioles" qui a permis à un très grand nombre de personnes de pénétrer à l'intérieur. Dans un contexte réorganisé, remis en espace et en ambiance, sans le vide de l'absence, la trame de l'ancienne prison en partie restituée, occupée, discourue, entremêlée à d'autres visions. Présence et disparition à la fois, du souvenir de la prison, et qui aura permis de préparer un avenir différent.
6 commentaires:
Oh, on n'est plus très optimistes sur les chances de voir le jour de ces projets qui se succèdent ! :D
En tout cas, ces derniers sont quand même plus socio-culturels que le précédent !
Mais faut se méfier...
Je ne suis pas parvenue à détacher vraiment un projet, comme tu le dis ils sont plus socio-culturels que le précédent, mais il y a toujours un hic, celui qui me semblerait le meilleur, n'est pas celui que je préfère sur le plan architectural. Ce qui me gène le plus, c'est l'idée de faire habiter des personnes là. Pour un séjour court dans la ville, d'accord, mais y habiter ? Combien d'Avignonnais auraient envie de résider là ? Espérons tout de même que l'un de ces projet pourra voir le jour, c'est vrai que c'est titanesque.
Tu ne dis pas lequel de ces projets tu préfères, du point de vue strictement architectural...
Pour ma part, j'avoue que j'ai un faible pour le projet "D". En particulier la galerie du rez-de-chaussée qui, avec ses voûtes et ouvertures en arceau, me rappelle un peu les cloîtres des abbayes.
Quant au projet "D" rien qu'à voir ce que cette agence a réalisé pour la réhabilitation de l'archevêché rue d'Annanelle, c'est niet ! La façade a été totalement chamboulée et, mis à part le portail, on ne reconnait plus rien.
Trouvé à l'instant, l'article concernant ce projet, publié le mois dernier dans le Moniteur, précise que : "L’exposition baptisée «Transformation prison Sainte-Anne: projets pour une nouvelle vie» se tient du 15 juillet au 24 septembre à la bibliothèque Cecanno, à Avignon."
C'est ce que je disais, j'ai aussi un faible pour le projet D. Mais sur le plan architectural il y a des choses que je n'aime pas du tout, notamment la toiture. Le fait que ce soit eux qui aient réhabilité l'Archevêché n'est pas trop encourageant sur ce fait. L'intérieur est mieux réussi que la façade, mais c'est un tout. Nous pouvons toujours discuter, nous n'aurons pas voix au chapitre...
Flûte ! je vois que je me suis emmêlée les pinceaux avec les lettre désignant les projets.
En fait, c'est le "E" que le préfère (le cinquième et dernier de l'étude mise en ligne) avec les voûtes et ouvertures en arceau de sa galerie.
Quant au "D", c'est bien celui de l'agence qui a réhabilité l'archevêché en bouleversant toute la façade !
"nous n'aurons pas voix au chapitre".. C'est évident, mais j'espère tout de même que du point de vue architectural ce soit le "E" qui l'emporte ;-)
D'ici le 24 septembre, tu auras peut-être l'occasion d'aller voir la présentation des projets à Cecanno... Et si ce n'est pas toi, ce sera peut-être moi (il est fortement question pour nous, après six ans d'absence, de retourner enfin visiter parents et amis).
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