Je voulais profiter de l'anniversaire de l'une des plus mémorables crues du Rhône, le 4 novembre 1840 :
découverte dans un lieu pourtant très éloigné du fleuve, l'Université Sainte Marthe (*), c'est dire l'ampleur de ces crues, pour parler de ce fléau qui n'est pas derrière nous puisque l'une des plus importante date de 2003. Celle ci a presque atteint le niveau record de celle de 1856,
Sur la porte de la Ligne
et c'est grâce à ses remparts qu'Avignon a pu éviter de subir le sort d'Arles, par exemple. On comprend mieux le soin apporté par le service des monuments historiques de la ville à l'entretien de cette ceinture de murailles attaquée surtout par la pollution. Les portes, lors des inondations, sont obstruées par des batardeaux constitués de madriers de bois et de terre, une technique ancestrale qui a fait ses preuves.
Les batardeaux au début du XXème siècle
Cliché Mouret -Archives Municipales d'Avignon
En 2010, la ville a mis en place une autre technique, les batardeaux en aluminium, qui présentent l'avantage de pouvoir être mis en place en une fois et protègent l'ensemble de la porte.
Les travaux d'installation porte de la Ligne, en avril 2010
Reste un bémol, ce système n'a pas été testé in situ et en situation réelle. Toutes les portes ne peuvent être équipées de batardeaux métalliques, trop larges et aux murs incomplets. C'est le cas à la porte Saint Dominique, ou de celle donnant sur la place Crillon qui restera bloquée par des éléments en béton mobiles pour l'accès à l'extérieur et notamment au pont Daladier.
Malgré toutes les tentatives, en particulier le canal de dérivation, le Rhône reste un fleuve impétueux et incontrôlable.
(*) Cette photo a été prise lors des journées du Patrimoine 2010, lors d'une rencontre des blogueurs d'Avignon
de gauche à droite,
"Avignon" : http://avignon.midiblogs.com
Nathalie (qui désigne de la main la hauteur de la crue, au niveau des épaules) : http://avignon-in-photos.blogspot.com/
Tilia, Avignonnaise "expatriée" en région parisienne et son blog : http://echos-de-mon-grenier.blogspot.com/
9 commentaires:
zêtes (ou sont) tout beaux. Et vive les barrages, parce que moi y en a pas être loin (mais au premier tout de même)
Bien sympathique sujet !
Il faut aller voir aussi la marque au début de la rue du Portail-Magnanen qui date du 4 novembre 1840 et s'intitule "déluge" !
L'endroit est encore plus loin du Rhône et la marque à plus de 2 mètres !
J'irai voir la marque rue du Portail Magnanen.
Brigetoun, au premier étage cela devrait suffire.
Et ceux qui se trouvent hors les murs, le Rhône les ignore?
Je comprends maintenant le pourquoi des murs... se défendre du fleuve.
Au risque de scandaliser les gens qui ont eu leurs appartements en rez-de-chaussée dévastés par les eaux du Rhône, je dois avouer que quand j'étais gamine, j'aimais bien les inondations. J'adorais aller à l'école assise sur le cadre du vélo de mon père. Me balader sur les planches installées le long des façades m'amusait aussi beaucoup. Et mon rêve était de me promener en barque dans les rues d'Avignon !
J'ai vu à Lyon cette crue du Rhone, c'était ENORME
L'émotion monte, monte...
Oui, l'émotion monte.
Celle de 2003 a bien été considérée comme une crue "du siècle", bien que ce siècle là ne soit pas terminé. La plus importante inondation que j'ai vue, c'était à Mâcon, toujours spectaculaire. N'étant pas concernée, j'ai pu l'admirer aussi, on circulait en voiture au milieu des champs inondés... La plus impressionnante, c'était à Bréoux les Bains, où le Verdon avait monté dans la nuit à la suite d'une libération brutale des eaux du barage. Ce modeste cours d'eau s'est transformé en torrent qui emportait les arbres.
C'est vrai qu'on oublie l'extra-muros ici, mais il n'est pas épargné, et certaines habitations semblent être en dessous du niveau du fleuve.
PS, il faut lire, Gréoux les Bains. Je ne me souviens plus de l'année. La montée des eaux des cours d'eaux méditerranéens est toujours impressionnante.
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